Intérieur de l’Église

Les cloches

Dans son livre ; « Histoire de Leers » Gustave MONTEUUIS, curé de Leers, ne fait mention des cloches de l’église qu’en 1661 : Monseigneur François de Gand consacre 3 cloches.. et en 1679 le curé Noël Prus en bénit 3 autres. Le clocher de Leers compte 6 cloches qui forment un joyeux carillon comme dans les villes de Flandres.

Après la révolution, il faut refondre les cloches détériorées. En 1804, ce travail est exécuté dans le cimetière. On fait trois cloches : Fa, Sol, La. La fonte de surcroit sert à façonner trois clochettes : pour la « Maison de ville », pour la ferme de Quièvaucamps, pour la ferme du Coulombier

En 1882, refonte d’une cloche cassée, plus une autre et le curé fait ajouter 300 kg pour obtenir le Ré. Mais la lourde cloche de 1500 kg provoque des crevasses dans les murs de la tour; le système de suspension est changé et la tour est fortifiée.

En 1917 les allemands volent les cloches. Elles seront remplacées en : 1920 par « Reine de la Paix » : qui donne le FA #, 750 kg 1929 par  » Maria, Julie, Marthe, Henriette. Les deux cloches viennent des ateliers Wauthy de Sin-le-Noble. Il est procédé à l’électrification du mouvement de sonnerie

L‘horloge

Aucune trace d’horloge dans l’histoire de Leers avant 1882, à l’arrivée du curé Jules Bordoduc :  » il doit faire réparer l’horloge en panne depuis 25 ans ! ». On peut penser qu’elle date du début 1800, il s’agit donc d’une « Horloge de bâtiment horizontale  » Dans les dépendances de la maison Parent devenue le Musée d’histoire locale Guy Haquette, sont retrouvés deux mécanismes d’horloge : le dernier en service utilisé de 1951 à 1991 et le précédent : est-ce celui qui a été réparé en 1882 ?

Le dernier mécanisme (de 1951)est rénové : Dégrippé pour savoir démonter même les chaînes des poids et les roulements, sabler pour retrouver l’aspect d’origine (bronze, cuivre, acier………) et remonter suivant les photos prises avant démontage, et enfin réglage avec un balencier de fortune.(l’original a disparu ) Et voilà le travail :

En 1991 la mécanique est remplacée par un système électronique : une centrale pour commander les cadrans et la sonnerie des cloches (avec quartz et microprocesseur). Ce système est complèté, le 21 Décembre 2012 par l’installation d’une antenne radio-synchronisation; ce récepteur de signaux horaires est relié 24 heures/24 à France-inter dont l’émetteur  » Allouis » diffuse toutes les minutes un signal codé correspondant à l’heure européenne :changement automatique hiver-été et recalage de l’heure après une coupure de courant.

ci-dessous le récepteur qui commande les aiguilles.La centrale est située dans la sacristie.

Récépteur de la centrale pour les aiguillles des cadrans

Les Charpentes

Au niveau 12 métres dans la grande tour carrée, par une ouverture pratiquée dans le mur mitoyen : vue sur la charpente qui soutient le plafond bombé de la nef centrale et reçoit la couverture d’ardoises. Cette charpente est appelée  » Forêt d’Arbres » en architecture. L’épaisseur du mur est de 1 métre 10 (pas de date d’origine )

La charpente de la fléche vient se poser sur le chainage en béton de la grande tour carrée à 32 métres du sol. Le béton inclue la forme du chéneau qui recueille les eaux de pluies.Haute de 16 métres, c’est une magnifique réalisation digne des «  »Compagnons du Devoir » elle date de 1962.

L’orgue de l’Église

De l’histoire du buffet de l’orgue de l’église Saint Vaast, nous n’avons que peu d’éléments sinon que celui-ci est de style XVIIIème, en bois de chêne clair.

Il comporte trois tourelles de cinq tuyaux. La plus petite, placée au centre est coiffée de trophées d’instruments de musique : violon, trompette et flûte. Elle est encadrée de deux plates-faces de neuf tuyaux chacune.

Les deux tourelles extérieures sont coiffées de corbeilles de fleurs.

Les lignes courbes des entablements donnent beaucoup d’élégance à l’ensemble de ce buffet dont on ne sait pas s’il appartenait à l’église avant la révolution !

L’intégralité de la partie mécanique et le matériel sonore important de cet orgue datent de 1856.

En effet, les Facteurs Constantin et Théophile Delmotte installés à Saint Léger (Belgique) signent le 8 juillet 1856 le contrat de construction de cet instrument à deux claviers de 54 touches.

Extrait du contrat signé entre les parties :. . . les dits facteurs placeront à l’église de Leers, . . . des jeux suivants : Bourdon de 8 – Flûte de 8 – Prestant – Violoncelle de 8 – Flûte de 4 – Doublette – Trompette de 8 – Clairon – Nazard . . . . . . sera joint un récit expressif muni de ses accessoires obligés et du trémolo. Ce récit sera composé de 4 jeux de 42 notes chacun. Ces jeux seront : flûte harmonique – hautbois – clara-bella – Bourdon . . .

Cet instrument coûta 3500 francs et fût inauguré le 14 février 1857.

Dix ans plus tard, en 1866, les frères Delmotte adjoindront deux jeux supplémentaires au clavier à pédales et modifieront le buffet en le prolongeant et en l’élargissant afin de pouvoir y loger ces nouveaux occupants.

Afin de satisfaire aux exigences du public et des organistes, cet instrument a subi des modifications à diverses reprises et non seulement lors de sa réinstallation dans le chœur après le démontage de la tribune de l’église en fin 1969.

En 1927 : Mise en place d’une soufflerie électrique suivie 3 ans plus tard par le remplacement des tuyaux d’étain de façade de l’orgue dérobés en août 1917 par l’occupant !

Début 1950 :  » Les cent tuyaux en bois sont affaiblis sous l’action très lente mais inéluctable des vers. Ils sont rongés jusqu’à la moelle, même la charpente de l’instrument est touchée.  » Il faut une restauration pour éviter une dépense catastrophique plus grande « 

Novembre 1969 : le Service antiquités et objets d’art non classés inscrits à l’inventaire départemental envoie un courrier à Monsieur le Maire de Leers.

Monsieur le préfet de la région nord signe l’arrêté préfectoral ci-dessous :

 » Sur la proposition de Monsieur le Conservateur . . . , les objets mobiliers ci-après désignés sont inscrits à l’inventaire du département des Antiquités et objets d’art non classés par l’état : orgues XVIIIème siècle, hauteur 5 mètres, largeur 2,85 mètres, profondeur 2 mètres.

Monsieur le Maire ainsi que l’affectataire des objets classés sont chargés de l’exécution du présent arrêté. Fait à Lille, le 3 novembre 1969, signature : le préfet « 

Janvier 1970 : Lors des grands travaux de restauration de l’intérieur de l’église, l’orgue est descendu de son piédestal de la tribune pour être restauré et installé à gauche du chœur.

 » Un délicieux buffet d’orgues du XVIIIème tant de fois reverni qu’il en était noir, il fut décapé par les habitants de Leers « 

En 1989 : Nouvelle restauration de l’orgue : remise à nu du buffet et réparation des tuyaux.