Bien que marquée par l’industrialisation, notamment le textile, comme les villes avoisinantes, notre commune a su garder néanmoins son caractère rural.
Il nous est donc apparu opportun de nous arrêter sur ce caractère qui se traduit par l’existence de fermes, appelées autrefois « censes ». Nos recherches nous ont permis de recenser 27 fermes dont certaines étaient très anciennes:
- 1 _ La ferme LAMPE
- 2 _ La ferme DERYCKE
- 3 _ La ferme DEREUX
- 4 _ La ferme BAESEN
- 5 _ La ferme DAL dite « du bailli »
- 6 _ La ferme dite « du Château de Bretagne »
- 7 _ La ferme CATOIRE
- 8 _ La ferme TRUFFAUX dit « l’Aubergiste »
- 9 _ La ferme DELCROIX
- 10 _ La ferme POLLET dite « de la Haverie »
- 11 _ La ferme WATRELOS
- 12 _ La ferme DEMIL
- 13 _ La ferme DUTHOIT
- 14 _ La ferme dite « du Coulombier »
- 15 _ La ferme d’HALLUIN-DROULERS
- 16 _ La ferme DESWATTINES
- 17 _ La ferme WOSTYN dite « la Belle Fosse »
- 18 _ La ferme DROULEZ Felix
- 19 _ La ferme DECOTTEGNIE
- 20 _ La ferme DELBECQUE dite « la ferme maraîchère »
- 21 _ La ferme PICAVET
- 22 _ La ferme BEYAERT
- 23 _ La ferme COURRIER-LE PRET dite « Maison Blanche »
- 24 _ La ferme de l’HORNE dite « ferme MARESCAUX »
- 25 _ La ferme DERACHE dite « la Rouge Barre »
- 26 _ La ferme QUEVAUCAMPS
- 27 _ La ferme dite « de CARIHEM »
Ces fermes et certains des exploitants ont marqué la vie de notre commune. Nombreuses ont été détruites. D’autres ont été transformées en maison d’habitation. Quelques-unes sont encore en activité.
Le nom de certaines fermes se confond avec le nom d’un lieu-dit. Qui a donné le nom à l’autre ?
1 – La ferme LAMPE

L’origine de cette cense est antérieure à 1703.
En 1836, un nommé Plouvier Charles l’exploite puis en 1896, d’après les documents en mairie, le nom de Lampe Louis est cité. Cette famille l’occupe pendant plus d’un siècle.
Dans l’album de cartes postales, « Leers Hier et Aujourd’hui » les pages 68 à 70 évoquent ses transformations successives dues à l’urbanisme de la ville.
La ferme Lampe était édifiée à l’angle d’un chemin de terre qui, en 1963, a fait place à la rue Roger Salengro, et de la rue Joseph Leroy . Dans l’opération de percement, une grande partie des bâtiments a été détruite.
En janvier 2005 la démolition a été complète pour laisser place à un vaste parking recouvert de schiste rouge. Ce parking et l’espace vert contigu ont été entièrement réaménagés en 2020 et portent désormais le nom de « Esplanade Jules DEPRAT »
La famille Lampe poursuit son exploitation rue Franklin.
2 – La ferme DERYCKE

Sur le plan figuratif de 1703, le long du Chemin de l’église, cette ferme est déjà signalée.
Une inscription sur une charpente intérieure laisse apparaître l’année 1745. D’après les registres, cette ferme a été exploitée par la famille Bettremieux.
En 1836, c’était Pierre-Joseph, en 1851, Joseph et en 1896 Alfred. Ensuite cette exploitation fut gérée par la famille Truffaux : d’abord Simon de 1911 à 1921, puis Albert-Joseph en 1931 et Albert jusque 1957.
En 1957 Jean Derycke épouse une fille Truffaux et perpétue la tradition de cette ferme.
Leur fils Jean-Marc avait créé une entreprise d’entretien de parcs et jardins qui cessera son activité en ?
La particularité de cette cense : son puits à l’extérieur de l’habitation, aujourd’hui recouvert de lierre au 1 rue Molière.
A l’angle des rues Molière et Joseph Leroy, on remarque une niche en brique surmontée d’une croix pour installer une statue. Quel saint était-il installé ? ( de l’avis d’un ancien leersois , il s’agirait de Saint Marcel . )

3 – La ferme DEREUX

En 1774, Jean-François Dereux (Desreux), cultivateur, épouse Marie-Jeanne Picavet. La ferme est située sur le chemin de l’église qui devient Chemin de Roubaix en 1820 pour ensuite se nommer la Longue Rue et dernièrement rue Joseph Leroy. On retrouve Jean-François puis Louis en 1896, Edouard en 1911, Jules en 1921, un autre Louis en 1931.
Dans les années 1960, Louis Dereux transmet la ferme à son beau-fils Delebecque.
Quelques années plus tard, c’est le fleuriste Demasure (spécialiste dans la culture des chrysanthèmes) qui occupe les lieux. Il revend la demeure au garagiste Albert Delreux.
En 1976, pendant une courte période, une activité d’élevage de volaille y a été implantée par monsieur et madame Didier LAROSE.
Aujourd’hui cette ferme, située au n° 66 de la rue Joseph Leroy, se fait discrète derrière son rideau de lierre.
Pour les amateurs de « lieu-dit », cette cense se trouve dans celui du « Nouveau Jeu ». L’origine de cette dénomination : un café !
Au fait, quel était ce nouveau jeu ? Était-ce le tir à l’arc, car une confrérie de Saint Sébastien y a été créée par acte notarié du 15/06/1738, ou un autre jeu introduit ultérieurement ?
4 – La ferme BAESEN

On peut admirer la date en fer forgé : 1867, sur le mur de la grange, rue Louise de Bettignies.
Dans les années 1911, le quartier se dénomme Lestoquoy. Le censier de l’époque est Louis Boulinguez. 10 ans plus tard c’est Jean-Baptiste Durieux.
A cette époque le sol de la ferme est toujours en terre battue. En 1931, un an avant son mariage, c’est Louis Marescaux qui exploite cette ferme. Il fit poser de grandes pierres bleues sur le sol. En 1964, la famille Baesen-Marescaux s’est lancée dans l’assainissement et le curage des fosses, au 83 rue de Néchin (activité transférée à ce jour dans le quartier du Grimonpont). C’est en 1965 que l’exploitation agricole fut arrêtée.
5 – La ferme DAL dite « du Bailli »

Au sommet de l’arcade de la grande porte de la ferme, au 10 et 12 rue Louise de Bettignies, deux dates nous rappellent son histoire : 1683 et 1896.
Les premiers exploitants appartiennent à la famille Mullier, car, dans le dénombrement des habitants de Leers Tournaisis en 1672, nous trouvons le nom de François Mullier, laboureur. En 1703, sur le plan figuratif des terres du fief et seigneurie de Tressin (appartenant à l’abbaye de Los et du fief du Prêt) on voit la maison du « Bailli » de Leers.
Lors du partage du village de Leers (entre la France et l’Autriche) en 1769, on remarque dans la liste des habitants, la famille de Jean-Baptiste Mullier, fermier, âgé de 52 ans, son épouse Jeanne-Joseph Duvillers, leurs 7 enfants plus un charretier Jacques Cornil et un domestique, Ferdinand Plouquet.
En 1851, Rosalie Lamblin, veuve de Mullier, s’occupe de la ferme. Le quartier se nomme « Le Petit Tourcoing ».
En 1911 apparaît la famille Derache, d’abord Henri puis Jules. En 1936 s’installe la famille Dal.
Aujourd’hui le fils de Philippe Dal et son épouse se sont spécialisés dans la culture de l’endive (le « chicon ») et dans la vente directe aux consommateurs de produits fermiers. En 2019 l’aménagement d’un nouveau local de vente a nécessité une transformation de la façade.

6 – La ferme dite « Le Château de Bretagne«

II était situé à l’emplacement de l’école maternelle Alice Cotteaux, face au cimetière du village. D’après l’abbé Monteuuis, le château de Bretagne remonte sans doute à l’époque de la guerre de Cent Ans pendant laquelle les Bretons viennent guerroyer en Flandres.
En 1596, Nicolas de Patrissart, écuyer, seigneur de Sassigmes et de Bretagne, laissa son château et sa seigneurie de Bretagne à sa fille Catherine de Patrissart (épouse de Cengerand de Hernandés).
Sur le plan de 1703, on note : château du seigneur de Bonmarchez. Cette ferme est exploitée de nombreuses années par la famille Braquaval. Jacques Braquaval (1737 – 1810) est le premier maire de Leers (de 1790 à 1793), il est l’époux de Monique-Joseph Doutreligne de Lys.
Au début du 19ème siècle, le château appartient à Monsieur Pierre Denyset et Augustine Delattre, son épouse. Ils le vendent, en 1865, à Napoléon Favier et Joséphine Duthoit. A la mort de cette dernière (en 1889) sa fille Zoé Favier en hérite.
En 1851, la fermière se trouve être Marie-Carette, veuve Fournie. Dès 1877, les époux Favier-Duthoit reprennent la ferme, mais en 1878 elle est louée à Monsieur Louis Dufermont puis en 1898 à Edmond Delcourt. Le fils de ce dernier, Arthur Delcourt, l’occupe jusqu’en 1967, année de sa démolition.
Une groupe scolaire d’écoles maternelles a été construit sur son emplacement.
A proximité, un ensemble de trois petits immeubles porte le nom de « Résidence Bretagne » et perpétue ainsi le souvenir de cette grosse ferme.
7 – La ferme CATOIRE
Démolie au cours des années 1980, elle se situait à l’emplacement du parking de la « salle André Kerkhove », rue Victor Hugo. Dans les registres du 19eme siècle, on trouve comme exploitant : Pierre Decourchelle.
Au début du 20eme siècle apparaît la famille Catoire. Le dernier exploitant était Jean, fils d’Auguste.
Dans le même quartier, celui de la Mottelette, il y a un moulin, construit en bois, orientable à sa base. Il est démoli en 1909.
En souvenir de ce temps passé, le géant Leersois a hérité du nom de Don Carlos Charles Philippe de la Mottelette.
8 – La ferme TRUFFAUX dite « Aubergiste «
Elle était située à l’emplacement de la résidence Artois. Dans les années 1830, le censier Simon Truffaux est appelé le « fermier aubergiste », sa ferme servant également de fourrière aux animaux. Les douaniers leersois envoyaient toutes les saisies d’animaux à celui-ci avec pour mission de les loger et les nourrir.
Anecdote : en 1950 la récolte a été complètement incendiée.
Sa descendance poursuit sa mise en valeur, en dernier lieu Célestin puis Jules qui arrête l’exploitation en 1970, en raison du plan d’urbanisme de la ville. La ferme est démolie en 1971.
9 – La ferme DELCROIX
Elle est située rue Victor Hugo, à côté de l’allée des Sorbiers. Des documents de Jacques Delecroix des années 1769 – 1775 nous donnent connaissance de sa profession : médecin de Leers, plutôt chirurgien que médecin, car c’est ainsi qu’il est désigné (voir le fascicule n° 2 de l’année 1984).L’origine de la famille remonte au 15ème siècle (alors censier de Beaulieu à Wattrelos). A sa mort, en 1779, son dernier fils, du même prénom, s’installe comme censier dans la ferme sur le chemin qui se dénommera plus tard, le chemin rural n° 5, puis la route de Lille – Audenarde et enfin au lieu-dit « Le Vieux Bureau » rue Victor Hugo ,à cause de sa frontière, la douane est à proximité (50 mètres).
La ferme est en exploitation par la même famille jusqu’en 1983. La ferme est devenue une habitation et en face on remarque une chapelle dédiée à Notre Dame de la route.

10 – La ferme POLLET dite « La Haverie »

On peut y accéder par la rue Franklin (n° 13) Le seigneur de la Haverie, Pierre de Beaurepaire donne cette ferme en dot au fils de sa sœur, Gauthier de Croix, en 1419. En 1733, la terre et la seigneurie de la Haverie appartiennent à Messire Antoine Ignace Vandergracht, seigneur de Fretin.
Elle est exploitée en 1718 par le censier Jean-François Agache, puis en 1748 par le fermier Louis Lévy (qui meurt rentier à la révolution). Sa femme, mariée en 1ères noces à Jean Fleurquin, a, de cette union, une fille Marie-Anne qui épouse Jean-Baptiste Favier, successeur de Louis Lévy. En 1830, la ferme est donnée en bail à Ernestine Delcourt, veuve Favier, puis en 1837 à Napoléon Favier-Duthoit (maire de Leers de 1840 à 1848) et en 1874 à Napoléon Favier fils. Cette ferme a ensuite été exploitée par la famille Pollet, d’abord Louis puis son épouse veuve Pollet-Lepoutre et enfin par Charles.

11 – La ferme WATRELOS

Au 6 de la rue Jules Ferry se dresse un hangar entouré de pelouse. De quoi s’agit-il ? En 1966, une ferme est démolie à cet emplacement pour la construction du lotissement : Résidence Picardie.
En 1929, la famille Watrelos exploite les terres. La construction du hangar est réalisée par Paul Watrelos un an après. En 1946 Paul et son épouse Claire quittent cette ferme louée pour acheter la ferme « les rouges barres » au n°1 rue Jules Ferry qui sera vendue à un particulier au décès de Claire. Le hangar a longtemps abrité notre géant Don Carlos de la Mottelette jusqu’à la transformation de ce hangar en maison d’habitation.
Ces terres entièrement données à la France lors du partage des terres du Tournaisis (1769) ont alors appartenu à la Seigneurie de Beaufrêne. A cet endroit, un manoir à usage de louage est occupé par Simon Fourez
12 – La ferme DEMIL
Connaissez-vous le chemin des chasses ? ou le chemin de Carihem ? Il permet de se rendre le long de l’Espierre à la ferme de Carihem ou de franchir celui-ci sur la planche Bêtre pour se cheminer à Wattrelos ?

Ce chemin existe toujours, il jouxte la plus petite ferme de Leers au 46 rue Pierre Catteau. En 1766, Jean-Baptiste Millescamps, marié à Marie Barbe Wilmot est laboureur. Il habite « un manoir à usage de petit louage contenant jardin et terre de labour de 7 cens et 80 verges » relevant du fief de la Motterie Seigneurie de Beaufrêne.
EN 1813, Tranquille Millescamps, cultivateur, épouse Marie-Jeanne Derache. Leur succèdent les familles suivantes : Jean-Pierre Dubar qui avait épousé Marie-Aimée Trenteseaux en 1840, puis Droulez (Droulers) Jean-Baptiste.
La famille de Georges Demil vient en 1928. C’est en 1968 que l’activité de cette ferme se termine.
Aujourd’hui les descendants l’habitent. Il s’agit de la famille Teneul.
13 – La ferme DUTHOIT
Cette ferme était implantée au lieu-dit « Le Buisson »
En 1970, Maurice Duthoit cesse l’activité agricole après 50 années d’exploitation. Né en 1901, il décède en 1976 sans héritier, sa veuve, Alice Droulez vend la ferme en 1983. Son prédécesseur, Romain Herbaut, l’exploitait depuis la fin de la guerre 14-18.
Un restaurant « La Buissonnière », s’y est installé pendant quelques années. Il a été remplacé par une activité de traiteur « Tendance et Fraicheur »
Auparavant 3 générations de la famille Durieux y ont vécu. Mais faute de descendant, Jules Durieux a dû la céder. En effet ses 3 fils sont décédés : Jules Désiré, mort pour la France le 8 octobre 1915 à Souain (Marne), soldat du 112ème régiment territorial ; Louis Désiré, mort pour la France en mer le 7 octobre 1915 à la suite du torpillage du vapeur « Amiral Hamelin » et sur lequel le susnommé était embarqué en qualité de passager militaire, Maréchal des Logis du 17eme régiment d’artillerie (décès transcrit sur les registres de la commune de Marseille).
Le 3ème fils, rentré bien malade à la fin de cette pénible guerre, décède peu après en Grande Bretagne.

14 – La ferme dite « Le Coulonbier »
Elle était localisée sur l’emplacement actuel du centre commercial et non pas, comme on pourrait le croire, à l’emplacement du restaurant du même nom qui se trouve sur Lys-Lez-Lannoy. Monsieur Leuridan nous signale cette ferme comme une simple « cense » mais sa situation, son aspect, son domaine, son ancienneté, ses murs épais entourés de larges fossés, nous font supposer qu’elle fut jadis un château féodal (acte de vente du 17/11/1732).
Le premier propriétaire connu est François Bataille. Au 17eme siècle, le censier du coulombier s’appelle Mulliez, lieutenant – général de Leers. De 1755 à 1765 les quittances sont données par Monsieur Deschamps – Delalande, puis de 1765 à 1767 par Monsieur de Bief, enfin de 1768 à 1771 par Monsieur Godefroy.
Au moment de la révolution, la ferme est occupée par les 3 frères Deffrenne qui viennent de la Maison Blanche. Tous les trois périssent assassinés, deux dans leur maison et le troisième près du moulin. La ferme est incendiée. Quelque temps après, un fermier du nom Doutreligne reprend le bail et s’y ruine. Dès 1799, la ferme est exploitée par Pierre-Joseph Delannoy et ensuite par son fils Pierre-François Delannoy-Fourez, Maire de Leers. Il est mort en 1840. Sa veuve et son fils continuent l’activité. A la mort de Henri Delannoy-Derache, en 1874, la propriété est transmise au beau-frère, Jean-Baptiste Derache-Bonte.

La ferme est gardée ainsi pendant 3 générations et parvient alors à la famille Delcour. Les terrains sont achetés pour l’implantation du Centre Commercial. Elle était inexploitée. A la fin des années 1970 plusieurs projets ont été plus ou moins étudiés, notamment une transformation en zone artisanale.
Cette idée a été peu développée. D’autre part, il y a eu un projet un peu plus étudié de centre de formation professionnelle de jeunes en difficulté, mais des difficultés de tous ordres n’ont pas permis d’aboutir. Finalement les bâtiments inoccupés se dégradent très rapidement et sont rasés (pour raisons de sécurité) en 1983.
Sur les ruines de la ferme a été découvert un puits gallo-romain (des vestiges sont déposés au musée de Leers).
15 – La ferme d’HALLUIN – DROULEZ

Au 126 rue du Général Leclerc, on peut encore remarquer, sous le porche en briques de l’entrée, une pierre de taille qui indique « Anno 1728 ». Au 19eme siècle le nom de Louis Delneste est mentionné dans les registres. Le quartier est connu sous le nom de « Trieu du Carihem ». Alexandre D’Halluin en est le censier.
À l’époque des tramways, l’arrêt de celui-ci porte le nom de «Ferme D’Halluin ». Ce nom perdure encore de nos jours avec les bus Transpole. En 1921, le recensement donne le nom de Jean-Baptiste Droulez. Le dernier descendant est André Droulez jusqu’en 1985, date de cessation de son activité.

Particularité de cette ferme, 2 puits alimentent en eau, l’un à usage domestique, l’autre pour abreuver les animaux.
16 – La ferme DESWATTINES
Cette ferme se situait au 165 rue du Maréchal Leclerc, au lieu-dit « Trieu de Carihem » à la limite des trois villes :Wattrelos, Roubaix et Leers (l’Espierre délimite alors les 2 dernières). Elle a été démolie en 2020 pour laisser place à un immeuble d’habitation

En 1820 les terrains situés à droite du chemin Roubaix-Leers se dénomment « Le pont Caudron ». Les fermiers de l’époque s’appellent Trentesaux. Le recensement de 1911 mentionne la famille Deswattines. Elle occupe la ferme jusqu’en 1967. Inoccupée pendant quelques années elle devient en 1971 maison particulière habitée par la famille Trentesaux retrouvant ainsi le patronyme du 19ème siècle.
À noter que le quartier se nomme désormais « Le Trieu du Carihem ».
17 – La ferme WOSTYN dite « La Belle Fosse «
Cachée dans le chemin creux du 49 rue de Lys, cette ancienne ferme a gardé tout son cachet d’antan.
En 1770, les terres appartiennent à la veuve de Pierre Salembier qui paie la dîme et le rendage à la Motterie Seigneurie d’Hasnon.
On associe souvent le nom de cette ferme à l’appellation « La Belle Fosse » car une jolie mare permet d’abreuver le bétail et surtout une immense plaine est répertoriée au cadastre de 1890 sous le nom de:
« La Belle Fosse », mitoyenne de « L’Estoquoy ».
Nous retrouvons le nom des personnes qui ont travaillé sur cette exploitation : les familles Bataille puis Fournie avec Charles et ensuite Marie.
En 1931 Louis Wostyn reprend cette ferme jusqu’en 1953.
La famille Fresnel, notamment Michel, poursuit l’activité jusqu’en 1985.
Les terrains sont achetés par la municipalité pour aménager des installations sportives.

18 – La ferme DROULEZ Félix

Ne cherchez pas, elle n’est plus là ! Sur le plan cadastral de 1890, cette grosse ferme est visible au bord du chemin vicinal venant de Lannoy.
Deux petites anecdotes à son sujet : Remarquez la proximité avec la ferme n° 19 et on se souvient que les chariots gorgés de gerbes de blé effleuraient les murs des 2 fermes. Lors de la débâcle de 1940, les Anglais ne sachant faire passer leurs engins de guerre ont fait sauter une partie des bâtiments de la ferme qui ne fut jamais reconstruite à cause du projet d’urbanisation de la rue de Lys.
L’activité s’est arrêtée dans les années 1950.
19 – La ferme DECOTTEGNIE
Actuellement près du château d’eau, à proximité d’un blockhaus. En 1851 François Quique l’exploite. En 1896 sa veuve, Léocadie Delhaye, poursuit l’activité aidée de sa sœur Marie et de trois domestiques. En 1911 Arthur Quique et son épouse Marie Durieu gèrent jusque dans les années 1930 puis leur succèdent Jean Decottegnie et son épouse. Enfin Jean-Marie Decottegnie et son épouse Lucie Delcroix.
Sur la poutre en bois du porche est gravée la date de construction : 1837. Elle est aujourd’hui une demeure particulière.
Cette ferme est située dans le quartier du Vert Bois ou encore de la Dédicace. D’où vient ce dernier nom ? La dédicace est la consécration d’un édifice destiné au culte. Une fête est donnée en mémoire de cette consécration (pour ce lieu, l’église Saint Vaast).Ce mot est ensuite devenu la « ducasse ».

20 – La ferme DELBECQUE dite « La Ferme Maraîchère «
Actuellement occupée par une entreprise de maçonnerie, rue du Château d’eau. C’est la seule ferme sur Leers qui n’est pas construite au « carré ». Sur la façade, on remarque une petite niche destinée à recevoir une statue. En 1911, figure le nom de Stock Auguste, puis en 1936 apparaît celui de Louis Delbecque. L’exploitation, surtout maraîchère, a cessé en 2000.

21 – La ferme PICAVET
Actuellement en très mauvais état, on peut la voir au 4 rue Ma Campagne dans le quartier de la Papinerie. Elle a toujours été exploitée par la famille Picavet successivement par Jean-Baptiste (1836) puis Henri, Éloi, Éloi Jean-Baptiste puis Jean. Un membre de la famille Picavet s’est illustré en temps que Capitaine, Jean-Louis qui est né le 5 janvier 1847, s’engage dans l’armée à l’âge de 18 ans pour remplacer un de ses frères au 33èmc régiment d’infanterie à Strasbourg. A la guerre de 1870, il est sergent-major. Il prend part au combat contre les Prussiens et, échappe à la captivité. Il repart au combat comme Lieutenant dans l’armée du Nord. Blessé à St-Quentin, il vient se reposer à Leers. Il repart ensuite défendre « l’ordre et le drapeau » contre les insurgés de la commune de Paris.
Promu Capitaine dans l’armée de Versailles, il entre dans Paris insurgé. En 1884, après de nombreuses péripéties, il est dans l’infanterie de marine au Sénégal. Souffrant de fièvre il est soigné à St Louis du Sénégal puis revient en France. Toujours la même année il part pour la Nouvelle Calédonie. Il est nommé Commandant du pénitencier de l’île Nou. Il y meurt le 12 mars 1890 des maladies coloniales. Il est enterré à Nouméa.

22 – La ferme BEYAERT
Située au 2 rue Ma Campagne (qui donne sur la rue du Capitaine Picavet) dans le quartier de la Papinerie. En 1770, les terrains, sous la tutelle de la Motterie seigneurie d’Hasnon, devaient comprendre une pépinière ou un petit bois.
Les recensements étudiés nous indiquent comme y demeurant :
- 1896 : la veuve Becquart née Eugénie Duquesnoy.
- 1911 : nous trouvons Jean-Baptiste Hennion.
- 1931 : Robert Beyaert jusque dans les années 1950.
Durant les années 50, le fermier voisin, Jean Picavet, prend en charge cette ferme jusqu’en 1984. Avec la création de la zone industrielle, la ferme devient une simple maison d’habitation.
Au-dessus du porche d’entrée figure la date de sa construction : 1872.

23 – La ferme COURRIER – Le PRET dite « Maison Blanche«
Située rue du Capitaine Picavet, elle porte sur la grange la date de 1846, année de la construction de celle-ci, dans le quartier de la Papinerie. En 1433, Jean Abbonnel, dit le gros, est à la fois seigneur du Pré et du moulin de Leers.
En 1615, le Pré revient à Mademoiselle Isabeau Le Hugier. Le 9 février 1704, la propriété appartient à Dominique Joseph Vanderbeken. C’était un bien patrimonial qu’il passa à son fils Louis François Isidore, prêtre, seigneur des Wazières. A la mort de ce dernier, survenue en 1735, un certain Ovigneur hérite de ce fief comme aîné hoir mâle.
La cense du Prêt (ou Pré ?) est longtemps occupée par la famille Deffrenne. En septembre 1767, la ferme est au nom de Marie-Christine Salem hier veuve Deffrenne Elle la passe bientôt à Louis-Joseph Deffrenne, né en 1737, qui, le 1er juillet 1777, âgé de 40 ans, épouse Marie-Rosé Louise Duchâtelet. Ils sont mariés par le fils de la « Motte au Pré », Jacques Joseph Deffrenne qui devient vicaire de Leers, puis curé de Leers-Nord.
En 1792, la Maison Blanche est reprise par Monsieur Courier – Lezaire. Depuis, cette ferme a toujours été occupée par la famille Courier. Louis Courier est Maire de la commune de 1891 à 1916. Aujourd’hui c’est Monsieur et Madame Cyril Courier qui exploitent les terres.

24 – La ferme de l’HORNE dite « La Ferme MARESCAUX «
Toujours en exploitation, cette ferme très ancienne est située sur le chemin mitoyen vers la Belgique.
Elle était possédée de temps immémorial, et encore au 18eme siècle, par la famille des Comtes de Brigode.
En octobre 1870, Julien Lagache, industriel de Roubaix, achète la ferme. Après sa mort elle passe à Julien Lagache fils. La ferme de l’Horne est longtemps occupée par les Duchatelet (Michel, Bernard et Thomas).
Constant – Joseph Ducatillon vient s’y établir en 1800. Après lui, la ferme est tenue par sa veuve, Henriette Hespel, puis en 1860 par ses fils Jean-Baptiste, Louis et Constant.

Elle passe en 1892, aux mains d’un petit-fils de leur soeur, M. Duquesnoy – Briet. En 1837, elle est signalée comme ferme à moutons. Une photo des années 1970 nous montre le mur de la bergerie, aujourd’hui détruit, sur lequel figure la date de 1811 en fer forgé.
Scellé dans la voûte un carreau en céramique agrémenté d’un cheval, nous indique l’année de construction de cette écurie : 1855. Sur le pignon de l’habitation, se lit 1902, date de sa construction. Le fermier de l’époque se nomme Arthur Béharel. Ce nom de famille se perpétue jusqu’en 1921.
À cette époque, la famille Marescaux s’y installe. Elle s’y trouve toujours. Elle est d’abord tenue par Henri, puis par sa veuve, née Quique. Ensuite c’est Charles (de 1953 à 1957).
Les descendants actuels continuent la tradition. Ils varient les productions et développent la vente à la ferme. Aujourd’hui un fromage honore cette ferme : le Petit Leersois.
25 – La ferme DERACHE dite « La Rouge-Barre «
Ses terres se tiennent près du Triez de Leers, le long de la route de Leers à Wattrelos. Il subsiste encore une demeure visible rue Jules Ferry
Mais d’où vient ce nom « Rouge-Barre » ? Les censes construites en bois et toits de chaume sont vulnérables aux flammes. L’utilisation de la brique permet de limiter les incendies. Mais la fabrication des briques coûte cher d’où vient l’idée d’alterner les pierres récupérées et les briques.
En 1769, à ce même endroit existe un « Manoir à usage de petit louage fort caduc » appartenant à Antoine François Bataille. Plus près de nous la famille-Derache l’exploite pendant plusieurs générations.
En 1946 Arthur Derache cesse l’exploitation, Paul Watrelos rachète la ferme.

26 – La ferme QUEVAUCAMPS
Située au 38 – 44 rue du Général Leclerc et habitée par des particuliers, elle laisse apercevoir une petite tour et une date : 1697.
Walter de Chevalcamps figure en 1218 parmi les hommes de Jean III, Sire de Cysoing. À la fin du 14ème siècle, Alard Le Febvre est Seigneur de Quévaucamps.
En 1723, la ferme est exploitée par Thomas Braquaval, fils aîné du censier du Château de Bretagne, où il est né en 1675. Il était échevin de Leers. Il meurt en 1750. La ferme passe à son gendre, Pierre Salembier époux de Dame Marie Braquaval.
En 1801 le bail est au nom de Louis Joseph Salembier et de Catherine Béghin, son épouse. La ferme est reprise par leur fils Henri et sa femme Augustine d’Halluin puis par leur propre fils jusqu’en 1893 date à laquelle l’activité de la ferme cesse. La famille Salembier se reconvertit dans la fabrication des briques « les briques de Leers ».
La famille Salembier a donné deux maires à la commune : Louis-Joseph de 1808 à 1815 et de 1821 à 1831 puis son fils Henri de 1848 à 1890.

27 – La ferme dite « de CARIHEM«
Hem est un mot d’origine germanique qui signifie : demeure, logis. Le préfixe « Cari » est sans doute une forme du nom propre, une contraction de Caroli, Charles. Cari – hem « Terre de Charles ».
Les Seigneurs de Carihem, comme ceux de la Royère, ne sont autres que les seigneurs ou marquis de Roubaix.
Au 18eme siècle, la ferme appartient à la famille de Rohan. À la révolution tous les biens sont séquestrés par la République, les héritiers étant prévenus d’émigration. Mais le 16 prairial an VIII (soit le 5 juin 1805), à la demande de la princesse de Rohan Guemenée, un arrêté des consuls de la République ordonne la radiation définitive du nom Rohan Guemenée de la liste des émigrés et sa rentrée en jouissance des biens qui n’avaient pas été vendus.
Ce n’est que le 16 mai 1816 que les héritières de la princesse sont remises en possession de leurs biens, entre autres, la ferme de Carihem. Le Prince Armand Mériadée Benjamin de Rohan – Rochefort la vend le 23 mars 1844 à Nathalie Leuridan, veuve de Jean-Baptiste Triaille.
Le 24 mai 1877 Nathalie Leuridan meurt, laissant pour unique héritière sa fille Adèle Triaille, épouse de Hyacinthe Deleruelle. Adèle Triaille meurt à Hem le 16/06/1886 laissant l’usufruit de la ferme à son mari qui décède le 24/11/1898.
La ferme de Carihem est mise en vente publique le 17 avril 1899.
Les terres sont disséminées entre différents acheteurs et le corps de ferme devient propriété de Henri Deschamps, fabricant de colle, demeurant à Roubaix.