Le clocher et son coq
Vers l’an 410, les Goths envahissent l’empire romain, ils ont coutume d’élever des coqs sur les tours des lieux qu’ils soumettent. On suppose qu’est venu ensuite l’usage d’installer un coq en forme de girouette sur les clochers des églises.
Cette tradition se perpétue évidemment dans le village de Leers.
En 1703 le coq apparaît au-dessus de la croix du clocher sur le fameux plan figuratif des terres et héritages situés à Leers et à Néchin, tenus du Fief et Seigneur de Tressin, appartenant à l’abbaye de Los et du fief du Prêt.

En avril 1883, l’architecte F. Deregnaucourt adresse à Monsieur Salembier D’Halluin, maire de la commune, un devis pour la réparation de la tour, la flèche et la toiture ; ce devis est approuvé en préfecture le 23 juillet 1884. Il est fait mention « de peinture et redorure du coq »
Pendant la seconde guerre mondiale le clocher de l’église subit d’importants dégâts comme l’indique le constat dressé par l’architecte Marcel Spender : « des dommages causés par les bombardements et explosions des routes en mai 1940 ; de nombreuses ardoises sont brisées par la chute d’éclats d’obus de la D.C.A. Le clocher a particulièrement souffert et de nombreux éclats l’ont traversé. »
Monsieur le maire E. Duez, Monsieur le curé Paul Devulder doivent gérer ces événements et un nouveau coq est réalisé en cuivre de 75×55 cm par l’entreprise Robert Maquet, rue du Grand Chemin à Roubaix. Sur la queue du coq on peut lire l’inscription suivante : « JE SUI NE LE 18 .. 4 .. 1944 » qui indique la date de sa réalisation.
Après les péripéties de l’année 1960 à propos des « pour ou contre » le maintien de l’église et de sa tour, le coq est finalement descendu le 25 novembre 1961 pour être rénové
Le 20 décembre 1962, le coq est fixé au sommet d’une croix de 1 m 90 et on fixe sur son dos un paratonnerre.
Le 27 février 2007, l’architecte Nathalie T’Kint, décide de le faire descendre à nouveau pour un brin de toilette. Après quelques jours passés sur la terre ferme, il a reconquis sa place au sommet de l’église le 16 mars 2007 au matin, à 50 m de hauteur.
La rénovation de l’Eglise

L’Église SAINT-VAAST de LEERS dont la rénovation vient de s’achever a été cette année le site le plus visité lors des journées du Patrimoine, les 15 et 16 septembre 2007.
Après dix mois de travaux, une partie du bâtiment, comprenant, la tour, la flèche et l’abside a retrouvé une nouvelle jeunesse.

Au fil de l’histoire, l’Église a vue son architecture se transformer et s’enrichir, ceci grâce au travail de différents bâtisseurs, qui ont su effacer les traces d’incendies, de bombardements, mais aussi les dégâts causés par les intempéries qui au cours des siècles ont ravagés l’édifice. Il a donc fallu reconstruire et différentes marques témoignent des reconstructions successives, ce qui aide à les situer dans le temps.

La Croix de Saint André par exemple, que l’on retrouve à divers endroits de l’édifice, était le signe des bâtisseurs du 15 ème siècle, reconnaissable grâce à l’utilisation de pierres brûlées au sel, donc plus noires que les autres, elle a donc permis aux historiens de dater une partie de l’Église Saint-Vaast.
A d’autres endroits, ce sont des dates gravées dans la pierre qui permettent elles aussi de donner un âge aux différents travaux de reconstruction.
C’est ce type de détails passionnants que le public a pu découvrir au cours de trois visites guidées, assurées par des membres de LEERS HISTORIQUE : Jean Marie Duvillier, Marcel Florin et Guy Haquette.
Les nombreux visiteurs (plus de 170) ont pu ainsi revivre et comprendre l’histoire de cette Église, autant par la visite intérieure qu’extérieure.
Pour mieux faire comprendre au public l’importance des travaux de restauration qui ont duré 10 mois, les membres de Leers Historique ont préparé une exposition de plus de 100 photos avant les travaux : les fissures, la vétusté, la flèche, le coq, qui eux aussi avaient beaucoup souffert, ainsi que des photos témoignant de l’évolution des travaux.

Les visiteurs ont pu également admirer une maquette de l’église à l’échelle 2/100 ème, qui était exposée sous le porche et qui est l’oeuvre de Robert Deblieck